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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 22:57

4ème de couverture:

"J'ai compris que j'étais devenu célèbre le jour où Naomi Machin s'est retournée sur moi dans la rue (...) Oui, assurément, j'étais devenu célèbre à ce point-là. Mais célèbre pourquoi je ne voyais vraiment pas."

Qu'est-il arrivé à Georges Frangin, grand anonyme devant l'Eternel, pour que tout le monde l'assaille de demandes d'autographes et suive avec ferveur son actualité - pourtant inexistante? Il semble que, bien malgré lui, Georges Frangin soit obligé de goûter aux joies et aux peines de la notoriété dans une "société du spectacle" bien semblable à la nôtre...

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Georges Frangin se réveille un matin et réalise que tout le monde le reconnaît dans la rue. Il essaie donc de comprendre, tout au long du livre, ce qu'il a bien pu faire pour mériter cette soudaine notoriété, lui qui n'était jusqu'à présent qu'un chômeur docile sans aucun talent.

Serge Joncour tente ici de démonter le mécanisme pervers de la starification et de la téléréalité. En résumé: comment quelqu'un qui n'est personne peut devenir célèbre sans que l'on sache pourquoi..avant d'être rejeté dans l'anonymat par son producteur. Ca vous rappelle quelqu'un?

Ce roman a fait l'objet d'une adaptation au cinéma (Superstar, avec Kad Merad).


Extrait:

En fait ce qui m'étonnait le plus, à la terrasse de ce fameux café, ce n'était plus tant d'être célèbre, mais de l'être à ce point-là. Avec une si belle unanimité. A en juger par la manière dont les gens me regardaient, on sentait qu'ils m'aimaient bien, ils ne cherchaient jamais à me railler, pas plus qu'ils ne me provoquaient, à croire que j'étais célèbre pour de bonnes raisons, de pas trop mauvaises en tout cas. La connivence que j'inspirais était cordiale, respectueuse même, à croire que pour eux j'étais un mec sympa. Pour autant mon public n'était pas aussi facétieux et relâché que celui d'un comique de variétés. Au moins je n'étais pas ça, et franchement ça tombait bien, j'aurais eu horreur d'être un comique, de répétition en particulier, cette perspective est pour moi comme une hantise, que les gens attendent toujours de moi que je les fasse rire, que je leur ficelle un quelconque calembour, moi qui ne suis même pas foutu de raconter une blague à table, même pas quand je mange seul...Quelle horreur, j'aurais été prêt à tout pour faire quelque chose dans la vie, mais certainement pas comique de répétition, d'ailleurs tous les comiques le disent, il faut aller mal pour faire rire, il faut être profondément triste et désespéré pour faire rire, et pour ma part, je n'ai pas la moindre intention d'être triste ni désespéré.

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