3 décembre 2010. Ce soir je suis allé voir Franchise Postale, le one-man show actuellement joué du mardi au samedi à 19 heures par Pierre Richard au théâtre de la Pépinière Opéra à Paris.
Franchise Postale, c'est tout d'abord un livre co-écrit par le grand blond et son complice Christophe Duthuron, sorte d'autoportrait présenté sous forme de correspondances, dont voici la présentation telle qu'elle est faite par l'éditeur:
"La vie d’artiste n’est pas de tout repos. Rien que d’ouvrir la boîte aux lettres le matin, c’est déjà toute une aventure. Des dizaines de lettres venues des quatre coins de l’Hexagone, des déclarations des plus touchantes aux plus farfelues.
Les correspondants sont aussi divers que variés : les fans qui vous invitent à leur anniversaire, les partis politiques et autres associations qui réclament votre soutien, les inévitables dépressifs et autres suicidaires, les indispensables voyants et autres astrologues, les distraits, ceux qui veulent des conseils, ceux qui en donnent, et quelques blondes.
À partir d’une quinzaine de lettres désopilantes représentatives de l’ensemble, Pierre Richard a décidé de répondre à ces courriers inimitables, à sa façon tout aussi inimitable.
Au travers de ses réponses l’acteur se confie, évoquant des sujets aussi anecdotiques que ses doutes, ses remises en question, son rapport à la célébrité, à l’âge, sa vision de la société, abordant également des thèmes plus essentiels comme le Festival de Cannes, les soirées mondaines, l’écharpe de Charles Aznavour ou les rages de dents du mime Marceau.
Il nous livre au passage une foule d’anecdotes savoureuses, que ce soit sur son Mai 68 en forme de Courage, fuyons, un tournage très nouvelle vague, ses rencontres avec Jean Carmet, Georges Brassens ou encore Jerry Lewis.
On retrouve surtout dans ce livre, écrit avec son ami Christophe Duthuron, tout l’humour du grand blond, son regard à la fois tendre, lucide, critique et décalé sur le monde qui l’entoure. Entre deux éclats de rire, un formidable autoportrait et une magnifique leçon d’enthousiasme."
Dans son one-man show, Pierre Richard se livre pendant un peu plus d'une heure à la lecture de quelques-unes de ces lettres. Les réponses qu'il leur adresse sont autant de prétextes pour le comédien à nous narrer une multitude d'anecdotes le concernant, et à s'interroger sur le métier d'acteur en général, le tout avec l'humour et la tendresse qui le caractérisent.
Dans un décor intimiste, accompagné en alternance par un contrebassiste ou un saxophoniste pour l'ambiance musicale, il nous raconte ainsi son mai 68 à lui, qui fût fatal à sa voiture de l'époque, sa rencontre avec le mime Marceau (alors en bien fâcheuse posture), son désintérêt pour les soirées mondaines, ou encore son initiation à la plongée sous-marine.
L'émotion est aussi présente lorsqu'il évoque ses amis disparus, Brassens, Carmet ou encore Yves Robert. Mais il est toutefois hors de question de sombrer dans le pathos. D'une pirouette, le grand blond sait retomber immédiatement dans le registre du burlesque.
Un excellent moment donc que celui passé en compagnie de ce jeune homme de 76 ans, qui semble avoir été miraculeusement épargné par le temps. La voix est toujours la même, les mimiques et le langage corporel, qui n'appartiennent qu'à lui, demeurent inchangés .La dernière partie du spectacle, dans laquelle il décrit une représentation unique (dans tous les sens du termes) du Jules César de Skakespeare est tout bonnement désopilante.
Cerise sur le gâteau: ce 3 décembre 2010, non seulement j'ai eu la chance d'avoir à 5 mètres de moi celui qui a enchanté les soirées télé de mon enfance, mais j'avais en outre à 40 centimètres de moi, pour ainsi dire à portée de main, le Simon d' "Un éléphant, ça trompe énormément" et de "Nous irons tous au Paradis", autres films cultissimes des années 70. Monsieur Guy Bedos était en effet présent dans la salle, venu applaudir son copain...
Franchise Postale se joue jusqu'au 31 décembre.
/fdata%2F2356124%2Favatar-blog-1068325344-tmpphplFsgOX.jpg){kind=avatar}